Le jour de l'ouverture du "Bois sans soif"

C'était un jour de ces jours venteux qui poussait des flocons de neige par centaines dans la barbe du grand barbare. Derrière lui, trotinant comme le lui permettait sa jambe de bois, son serviteur soufflait le chaud et le verbe gras.

Boudiou d'boudiou maît' Seldwyn c'quon s'arrêtro pas pour casser une graine?

Seldwyn, le barbare aimait à entendre son serviteur geindre et prenait un malin plaisir à provoquer ses plaintes. Ce jour là, cependant, il était bien obligé de reconnaître que celui-ci n'avait pas tort. Il était las de voyager et son gosier le tiraillait. Heureusement pour lui, il était arrivé à l'endroit qu'il avait indiqué à ses quelques amis de la région: une vieille auberge basse dont il avait expulsé les propriétaires à grands renforts de coups de haches.
Il s'en fut donc en direction de la porte. Il la poussa, pénétra dans l'obscurité et trébucha contre un tas de morceaux de bois - des chaises probablement - Il faut dire qu'en plus d'être borgne, Seldwyn était la victime bien malheureuse d'une vision chroniquement déficiente.

"kôt"

Brusquement, il tira sa hache de son côté, la fit tourner autour de sa tête et l'abattit sur la source du bruit.

"Rasevent. qu'est-ce donc que ceci???"

Rasevent, son serviteur puisqu'il s'agissait de lui, passa la tête par la porte.

"quoi donc maît' Seldwyn?"

"çeci" fit le barbare en désignant l'extrémité de sa hache.

"C'ti un bon coq ça mon maît'"

"Ah, et qu'en est-il?"

"Ben... l'es mort vot' coq."

Parfait, emporte-le et fais le cuire dans du vin. Des invités vont arriver, je tiens à les recevoir correctement.

"eeuuhh maît'"

Quoi donc fit Seldwyn d'une épaisse voix.

"Ben, on a pô d'vin."

"Et bien, fais le cuire dans de la cervoise tête de clou et disparaît maintenant. Que je ne t'entende plus". (il évitait généralement de se risquer à dire "que je ne te voie plus")

Sur ces paroles, il chercha à tâtons un siège et s'assit là dans l'attente de ses visiteurs.

Seldwyn, le barbare chevelu attendait là depuis quelques instant, prêtant l'oreille à l'activité de son serviteur lorsque des profondeurs de sa mémoire lui revinrent, inexplicablement ces paroles en sindarin qu'il se mit à prononcer à voix basse:

Rithannen I geven
thangen I harn
Na Fennas i daur
ôl dûr ristannen
Eryn echuiannen
i ngelaidh dagrar
ristar thynd, cua tawar
Dambedir enyd i ganed
Si linna i waew trin ylf
Isto i dur i chuiyl
i ngelaidh dagrar

Et il pensa à la marche des ents sur l'isengard et son regard se fit un instant rêveur

* Un petit personnage trapu portant une énorme barbe, emmitouflé dans un tel nombre de fourrures qu'il ressemblait plus à une boule de poils qu'à un homme s'avançait dans les plaines gelées où soufflait un vent glacial. Il marchait lentement, recroquevillé sur lui même et ronchonnant régulièrement. *
- Grmmmblmm, me voilà de nouveau perdu ! Cette bande d’asticots velus aurait quand même pu me donner des indications plus précises !
A peine eu-t-il le temps de terminer ses dires qu’il aperçu tout à coup une faible lueur dans la tempête de neige qui se déchaînait à présent alentours. Son visage s’alluma, il reprit courage et marcha d’un pas résolu vers ce qui apparu bientôt être une auberge isolée. Il s’avança jusqu’à la porte et frappa trois violents coups sur celle-ci pour annoncer son arrivée. *
- Ah, ce doit être notre premier invité ! Rasevent, qu’attends-tu pour aller lui ouvrir ?
* Ce dernier s’exécuta sans un mot et entrouvrit juste assez la porte pour glisser sa tête difforme à l’extérieur, de peur de faire rentrer le froid dans l’auberge qui commençait à se réchauffer à l’aide du petit feu de cheminée alimenté par les débris de bois en tous genres. *
- Hola, messi…
* Mais la voix de l’homme fut coupée par celle rauque et tonitruante de Seldwyn : *
- Alors, abrutis, qui est-ce ?
* Rasevent regarda autour de lui et tourna la tête à gauche puis à droite d’un air surpris. *
- Mais mait’…, lança-t-il d’un ton plaintif, …y’a personne !
- Groumpf ! J’avais pourtant bien cru entendre toquer à cette porte. Mon impatience me joue peut-être des tours, après tout. A moins que ça soit les enfants du village d’à côté qui s’amusent… Ca ferait un bon complément avec le poulet à la cervoise, ajouta-t-il d’un air pensif.
* Rasevent referma en la claquant la porte et alla rejoindre son maître, laissant l’homme tout seul dans le froid, le point encore levé d’avoir toqué à la porte et complètement abasourdi d’un tel accueil. *
- Par la barbe de ma grand-mère ! Mais c’est qu’il commencent à m’échauffer les oreilles ces deux petits rigolos ! Je ne suis pas venu jusqu’ici pour me faire claquer la porte au nez !
Sur ce, il sortit une grande hache de sous ses fourrures et frappa avec le dos de la lame sur la porte encore plus violemment, arrachant quelques copeaux de bois au passage. *
- Cette fois, ci, je ne me trompe pas, il y a bien eu des coups à la porte. Je vais y aller moi-même, si tu n’es pas capable de t’en charger, tête de clou !
* Seldwyn se leva et ouvrit soudainement la porte de l’auberge, faisant entrer le vent et la neige dans celle-ci. A peine eu-t-il fini son geste qu’il reçu le dos de la lame de l’homme occupé à toquer à la porte en pleine mâchoire. Loin de l’étourdir, ce coup violent sembla le réveiller. *
- Ca, ça n’est pas une illusion ! Et si c’est les gamins d’à côté, je les trouve plutôt sympathiques.
* Rasevent, curieux, se faufila jusqu’à son maître et baissa le regard jusqu’à voir l’homme qui avait l’air quelque peu bourru. *
- C’ti bien un enfant mon bon mait’ ! En tous coas, il a la tay.
* Sur ce, le petit homme entra dans l’auberge avant d’y avoir été invité et s’adressa aux deux autres en haussant le ton : *
- Je ne suis pas un enfant, bande d'huitres trisomiques ! Le prochain qui me traite d’enfant, je le décapite à l’aide d’une cueillere (ou d’un chausson, c’est tout aussi amusant) ! J’ai eu quelques problèmes de croissance, c’est tout, ajouta-t-il en haussant les épaules. Mais je ne me suis pas présenté. Je suis Korgan, chef d’une petite tribu germaine installée récemment dans les contrées du nord-ouest de ce monde. Je suis venu ici sur les conseils de Valygar, un vieil ami du « mondsis », des terres lointaines et hostiles. Il m’a dit que je trouverais ici un endroit où m’installer, où les pillages seraient fructueux, et où surtout je pourrais rencontrer de valeureux guerriers venus d’un peu partout qui, selon ses dires, seraient de fort bonne compagnie.
* Il regarda autour de lui dans la salle principale dévastée de l’auberge. *
- Mais vous ne semblez pas être bien nombreux. Où sont donc les autres seigneurs ? Bon, et bien je suppose que je suis en avance, pour une fois ! N’auriez vous pas un petit quelque chose à boire en les attendant, messire ?
* Il alla s’asseoir à côté de Seldwyn et patienta. Après quelques instants, une épaisse fumée noire s’échappa des cuisines de l’auberge. *
- Tiens, Quelle est donc cette odeur de viande brûlée ?

Le spectre de dame Llewellyn se hâtait, traversant l'obscurité et semblant perdre des lambeaux d’elle-même dans la brume de la nuit froide. Soudain, elle aperçu au détour d’un bosquet la petite auberge basse où ses amis de longue date s’étaient donné rendez-vous. Elle glissa dans l’éther et s’en fut avec rapidité vers la bâtisse.

A l'intérieur de l’auberge où enflait une fumée acre, les trois occupants furent saisis par la stridente vibration qui approchait à travers la campagne. Le plus petit d’entre eux, le nain Korgan, courut jusqu’à la fenêtre et, sautant sur ses petites jambes boudinées tentait de percevoir l’origine du son lorsqu’il fut proprement traversé par le spectre. Il sentit un picotement gagner son corps l’espace d’un instant et ses cheveux furent légèrement déplacés.
Llwellyn venait de faire son entrée, comme il se doit dans sa condition, par le premier mur qu’elle avait rencontré sur son passage. Sentant elle-même qu’elle venait d’entrer en contact avec un être humain, elle se retourna et, dans un sourire lança au nain Korgan un facétieux « Mes excuses mon garçon, je ne vous avais pas vu. ! ». Korgan la dévisageait, le regard mélangé de stupeur et d’effroi.
Llwellyn, pendant ce temps, évaluait la pièce du regard et finit par croiser le visage de Seldwyn qui affichait un sourire tout barbare – à comprendre qu’il exhibait une large rangée de dents à laquelle manquaient quelques présences.

Je constate que vous voilà déjà installés …Et ce brave Rasevent a encore été distrait pendant sa cuisson continua-t-elle en faisant mine de humer l’air chargé de la pièce.

J’aurais aimé arriver pour accueillir tous les invités mais quelques guerres précipitées autour de mon village m’ont retenue. Croyez bien que j’en suis fort marrie.

Seldwyn s’avança dans sa direction, comme avec l’intention de lui tendre la main mais se ravisa.

Et bien, ma chère, soyez la bienvenue. Rasevent nous a achevé de bien triste manière la poule que j’avais occise pour le dîner. Mais… ceci ne vous dérangera je le crois qu’à moitié… allons allons… Je suis heureux de vous entendre.

Alaric ? Treebeard ? Drithar ? Aucun d’eux n’est encore arrivé ? Voilà qui est fâcheux. Encore plus fâcheux compte tenu du message que j’apporte de la part de cousin Ravens. Il a été retenu auprès de sa bonne mie pour je ne sais quelle histoire d’ouvrage à terminer. En voilà bien une qui tient à concurrencer Bayeux.
Sur ces mots, Llwellyn haussa les sourcils. Enfin… tant qu’un spectre puisse hausser les sourcils.

Il vous fait dire bien le bonjour et vous fait savoir qu’il renforce ses troupes en vue de la domination de sa région. Il nous rejoindra plus tard.

Mais dites moi, très cher, avez vous fait bon voyage ?

Et se tournant vers Korgan :

Et vous, mon enfant. Que faites vous donc ici à cette heure ! N’est-il donc pas l’heure de reposer ?

* Korgan jeta un regard enmflammé sur le spectre qui venait de pénétrer dans l'auberge. Son esprit semblait hésiter entre la peur et l'outrage, qui finit par l'emporter. *
- Ne vous avisez plus jamais de me traverser comme ça! J'ai eu l'impression que tout mon corps se glaçait, ajout-t-il dans un frisson. Et ne me traitez pas comme un enfant, ou sinon...
* Il sembla un intsant considérer ses moyens d'actions sur un fantôme, ce qui le calma quelque peu et lui fit entendre raison. *
- Enfin, je dois dire que je suis tout de même content de voir un autre de ces fameux compagnons. Les autres arrivent bientôt? On commence un peu à s'ennuyer ici... Bon, et bien puisque personne ne s'en charge, je vais aller voir ce qu'il reste dans la cave de cette auberge.
* Après un rapide coup d'oeil aux alentours, il se dirigea vers une trape derrière le comtoir, écartant les débris de bois et autres matières plus douteuses sur son passage. *
- Ca serait bien malheureux si on ne trouvait pas un petit tonneau qui traine là bas...

Seldwyn ne put s’empêcher de sourire en entendant Korgan disparaître derrière le comptoir. Il régnait dans cette auberge un tel désordre que l’on eut pu penser être un lendemain de bataille rangée au tesson de bouteille dans une foire agricole. A l’exception de l’endroit où Seldwyn avait étendu ses jambes en face de l’âtre, des objets jonchaient le sol, rendant difficile le passage. Il faudrait dégager tout cela et essayer de récupérer le mobilier qui n’avait pas été détruit. Il soupira profondément et se tourna vers Rasevent.

Encore là ? Ne peux-tu donc pas t’occuper efficacement de notre poule au pot ? File… et que ce que nous aurons à manger soit plaisant à mon palais.

Et, se penchant vers une chaise au dossier éclaté, il entreprit de débarrasser la pièce des débris excédentaires. En séparant ce qui était démoli de ce qui pouvait encore servir, Seldwyn poursuivit :

Comment trouvez-vous cet endroit ma chère ? Un peu encombré je vous l’accorde mais à tout le moins, cet endroit deviendra ce que nous voudrons qu’il soit.
Avez-vous remarqué ? Là bas dans le fond, derrière cette porte à côté du passage des cuisines ? Il y a là une seconde pièce tout à fait adaptée dans laquelle nous pourrons nous réunir loin des oreilles indiscrètes.
A n’en pas douter, nous n’avons pas parcouru les routes enneigées en vain.

Ah mais Diable fit-il en soulevant un tabouret fendu. N’y a-t-il donc plus un siège vaillant dans cet endroit ? Je me suis laissé aller à un excès de destruction pour chasser les propriétaires il me semble.

Korgan…..KORGAN !!!! Trouvez-vous des saucissons accrochés au plafond de la cave ???? Soyez bon et apportez en un avec vous.

Ne recevant pour seule réponse que le silence de l'auberge entrecoupé par instants des grognements de Rasevent qui s'activait en cuisine, Seldwyn s'en fut en direction du bar, enjambant de ci de là quelques cadavres de bois épars.

Et bien donc, Korgan, fit-il en se penchant au dessus du comptoir. N'avez-vous point entendu??? Ces saucissons, les avez-vous trouvés?... Je suis certain d'en avoir senti en rentrant...

Et puis, il serait bien de remonter quelque tonnelet à boire. Cette auberge empeste le désordre et la sécheresse. Je souffre entendez vous? Mon gosier me tiraille et il devient urgent de l'abreuver

Ne recevant pas de réponse, il décida de descendre à son tour par la trappe voir où Korgan pouvait traîner de la sorte.

Llwellyn observait le nouveau venu d’un coin de la pièce. Flottant dans l’éther, elle s’amusait à le regarder jeter des coups d’œil inquiets autour de lui et pensa qu’elle pourrait se divertir quelque peu avec lui. Elle glissa silencieusement vers le mur du fond, le traversa et se retrouva dans la cuisine, son linceul dépassant dans l’âtre où s’affairait le grognon Rasevent. Un instant, elle cru bien prendre feu mais elle se rendit compte presque immédiatement de son erreur… un spectre enflammé. Elle ne put s’empêcher de sourire avec une pointe de nostalgie dans le regard. Pendant ce temps, Rasevent la regardait avec des yeux de bœuf.

« Crénom, m’dame, faut pas me donner des frayeurs pareilles. J’vais ‘cor brûler c’qui reste du coq du maître ».

Llwellyn se pencha vers lui et posa un doigt sur ses lèvres, lui enjoignant doucement de se taire. Et, survolant le pavage de la cuisine, elle glissa vers l’endroit du mur qui devrait lui permettre de faire son apparition à hauteur du comptoir. Marquant un temps d’arrêt avant de pénétrer la masse de pierre, elle sembla prendre une grande inspiration puis s’engouffra dans le mur qu’elle traversa comme s’il n’avait pas été présent. Elle avait disparu.

« Salut à toi, voyageur »

Sa voix semblait surgir de nulle part et, en effet, elle n’était à proprement parler en nul endroit où le visiteur puisse la voir, cachée qu’elle était dans le montant de bois du comptoir. Doucement, elle tenta d’agir sur le monde qui l’environnait et parvint, grâce à un immense effort, à imprimer un mouvement à un gobelet de cuivre renversé sur le bois.

Lord Wrafgu fut tellement surpris qu’il faillit se renverser en arrière dans son mouvement de recul. Là, Llwellyn, toujours invisible à ses yeux, s’amusa à guetter quelques instants sa mine inquiète.

Après quelques secondes, tandis que Lord parcourait intensément la salle du regard, elle se décida à faire son apparition. Et là, alors qu’il avait la tête tournée vers la cuisine, seul endroit d’où émanaient des sons, elle se releva derrière le comptoir.

« On lui sert quoi au guerrier? »

Lord Wrafgu se tourna vivement dans sa direction et vit en face de lui, à quelques centimètres de son visage, un fantôme gris brillant, presque transparent comme se doivent de l’être les spectres, qui lui souriait à pleines dents.

Provenant de la cave en contrebas, Llwellyn entendit les accents rauques de Seldwyn grommelant "On y voit goute ici" qui furent suivis par le son de ses pas sur l'escalier maçonné.
Sa tête passa la trappe et il tomba le visage plein dans la substance brumeuse de Llwellyn. Saisi, trébucha sur le côté, voulu s'accrocher à ce qui passait, ce qui revenait directement à parler de la trappe elle-même et entraina la lourde pièce de bois à sa suite, directement sur le sommet de son crâne dépassant encore de l'ouverture.

Chbeung...

* Seldwyn fit une chute dans le noir jusqu'en bas de l'échelle, se réceptionnant comme il put sur le sol de pierre de la cave. Il se releva en grommelant, cherchant à taton quelque repère, quand il aperçut une petite lueur au fond de la salle. S'il distingait difficilement les formes, il voyait plus ou moins les contrastes lumineux. En s'approchant silencieusement de la source de lumière, il entendit de gros glouglous. Penchant la tête vers la source du bruit pour tenter d'en appercevoir l'aspect, il se cogna contre la grosse tête de Korgan. Celui ci se releva soudainement en poussant un cri de suprise : *
- Qu'est ce qu... Ah, c'est vous, Seldwyn! Vous m'avez fait peur. Qu'est ce que je faisais en dessous du robinet de ce gros tonneau? Heu, et bien... je... je faisais le tour de la cave! D'ailleurs, j'ai trouvé quelques jambons et de bons tonnelets de cervoise. Tenez, aidez moi à porter ça.
* Il alla chercher quelque chose au fond de la cave et revint avec un jambon et quelques saucisses posées sur un gros tonnelet qu'il mit entre les bras de Seldwyn. Il alla chercher un autre tonnelet et ils se dirigèrent tou deux vers l'échelle. *
- Au fait, nos autres invités sont-ils enfin arrivés, Seldwyn?

Seldyn grogna... "non, pas encore..."

Sa mine était sombre. Il gravit les quelques marches et poussa la trappe de la tête pour se frayer un chemin, chargé qu'il était de victuailles.

Llwellyn était à moitié enfoncée dans le comptoir, son linceul disparaissant dans la masse du bois.

"Et bien, que se passe-t-il?" fit Seldwyn tout en gardant le passage ouvert pour que Korgan le rejoigne?

"C'est Lord Wrafgu... Le pauvre homme s'est... évanoui."

"Ma foi, voilà qui est contrariant..." répondit Seldwyn "Mais qu'importe...que cela ne nous empêche pas de continuer ce que maître Korgan a si bien commencé en bas" Et il jeta un sourire narquois au nain découvert.

-Cela arrive souvent aux pauvres hères qui vous rencontrent sur leur chemin, noble dame Llewellyn !

Ces paroles étaient prononcées par un jeune barbare qui venait d' entrer...Grand, musclé, il semblait néanmoins assez fatigué...

-Que de têtes connues, Seldwyn le guerrier, Llewellyn la dame spectrale, lord wrafgu, qui m' avait fait une prommesse un jour qu' il n' a jamais tenu. Et des têtes inconnues, comme monseigneur nain Korgan....
Mais je vois que j' arrive au bon moment, et mes petites balades ont creusées mon estomac...

Le jeune barbare se rapprocha du petit groupe, et aida Seldwyn à sortir de la cave, en prennant tous ce qui l' encombrait pour remonter l' echelle...
Ils s' installèrent tous à une table, pour attendre les autres, qui visiblement étaient très ralentis par leur pillages...Quelques petits problèmes en perspective apparament....
Portios le barbare commençait à couper des tranches de jambons, mais s' arreta, et se tourna vers la dame spectrale, l' air hésitant...

-Euh....., Comment dire, vous mangez quoi maintenant ? Parce que cela me gène que vous nous regardiez manger comme ça...

Heureuse de voir ainsi arriver parmi eux ce vieil ami (et bien ancien adversaire, elle s'en souvenait en souriant à l'intérieur d'elle-même), Llwellyn glissa au travers du comptoir, effleurant le corps inerte de Lord Wrafgu au passage, et se rapprocha de la table d'où Portios l'avait interpellée.

"Et bien mon cher, commença-t-elle.... faites vous à l'idée que je ne mange rien mais que je garde plaisir à vous voir dévorer à belles dents toutes ces matières que vous aurez par la suite tant de gêne à ... évacuer. Enfin... La condition de spectre a des avantages indéniables vue sous certains angles."

Elle laissa malgré tout échapper un soupir et tournant la tête vers la fenêtre derrière laquelle on apercevait un arbuste poussant dans la cour, reprit:

"Mais il est vrai", poursuivit-elle "que picorer les fruits rouges juteux, les baies éparses et les grelots surets me manque à l'occasion".

Puis, se ressaisissant, elle continua:

"Mais dis-nous, que nous vaut ta visite qui me remplit de joie? Il y a bien longtemps maintenant que nous n'avions pas eu l'occasion de profiter de ta compagnie. J'ai entendu dire que dans nos contrées éloignées du monduite, tes villageois souffraient un sort peu enviable. Saches que comme prévu, mes lieutenants ont poursuivi les constructions programmées et qu'ils attendent un signal de ma part pour venger la mort de tes hommes, signal qui ne saurait tarder."

"Mais bon, laissons là ces idées noires et profites de cette bonne viande que tu sembles tant apprécier. Elle a eu l'occasion de prendre du sel et de la cave d'après ce que j'ai vu et elle saura plaire à ton palais.

"Tiens, dis-moi, j'ai oui dire que ton village se situait non loin des nôtres". et levant un sourcil inquisiteur, "devrons nous partager notre butin ou trouverons-nous un terrain d'entente qui nous soit favorable à tous?"

HRP\ contente de te voir Portios. Ca m'a fait tout bizarre de te voir ici, je devais justement t'envoyer un MP aujourd'hui même. j'ai une bonne nouvelle pour toi.

* Korgan avait gardé le nez dans sa chope pendant l'arrivée de l'étranger, tout endormis qu'il était, mais lorsque le spectre de Dame Llwellyn prononça son nom, il se redressa subitement (ce qui ne changait pas grand chose, en terme de taille), et s'écria : *
- Portios! Quelle bonne surprise! Le monde est bien petit...
* Et, voyant que celui-ci le regardait d'un air louche, ne semblant pas comprendre, il s'expliqua : *
- Il me semble que tu es un compagnon d'armes de mon cousin Talos du mondcatre, non? Il m'a déjà parlé de toi... Alors, comment vont les affaires sur le mondsis et le monduit? On dirait que tu es partout à la fois, tu dois être sacrément occupé. Qu'est ce qui t'amène par chez nous?

[HRP] Marrant quand même ces coincidences... Alors si j'ai bien compris, tu est dans la même alliance que Seldwyn et Llwellyn sur le monde 8, c'est ça? Tu as un compte monde 4, 6, 8, c'est tout? Comment tu fais pour avoir encore le temps de venir ici? Tu aurais du t'inscrire aussi sur le monde 9, on s'amuse bien ici! [/HRP]

Le barbare répondit aux questions tout en recommençant de couper des parts pour tout le monde...

-Hum, c' est vrai que nos villages ne sont guère éloignés, et je suis sur que nous parviendrons à trouver une entente. Je compte néanmoins garder sa position secrete pendant un certain temp.
Sinon, en effet, monduite, mes villageois ont connus un sort funeste, mais j' ai réussis à m' en sortir, et j' ai à présent le controle d' un nouveau village. Mondsis, je gère tranquillement mon petit monde, et envisage déjà la conquète de nouveaux villages...
Ma visite est due au fait que je suis de retour dans ce monde, et donc je viens vous voir, vous qui m' avez proposés dès le début de me joindre à vous... Mais errements dans tous les mondes me prennent du temps, et font que je connais vraiment beaucoup de monde, mais je n' oublie jamais personne.

En se tournant vers le nain, il reprit la parole, après lui avoir tendu un morceau de bon jambon, que le nain s' empressa d' engloutir...

-Hum, je suis affilié à la même alliance que ton cousin sur ce monde très lointain, mais je ne crois pas avoir le plaisir de la connaitre. Il ne dois pas passer souvent à la taverne...
Bon, il me manque quelque chose pour reposer mes pieds fatigués.

Le barbare se leva, se dirigea vers le corp inerte de Lord Wrafgu, l' attrappa, et le tira sous la table.

-Voilà quelque chose qui servira plus ici que là où il était....

Dit il en posant ses pieds dessus...

[HRP] Je ne trouve pas comment éditer.... Je suis donc de retour monde 9.... Sinon, j' ai en effet peu de temps, mais c' est aussi en partit à cause de mon nombre de comptes...Monde 4-5-6-8-9-10.....[HRP]

la porte se mis a grincer legerement, laissant apparaitre sur son seuil un homme, un barbare assurément, présentant sur son torse un nombre assez effroyable de cicatrices, il ne portait qu'une besace assez lourde apparemment, et une hache aux dimensions extraordinaires couverte de sang.

il s'agissait bien sur de Durak, un guerrier qui controlait un village paisiblement lorsqu'il s'est fait sauvagement attaquer et complètement détruire. il est d'ailleurs le seul survivant de ce village, mais en chemin, il a eu le temps de décupler le nombre de ses victimes par rapport au nombre de ses villageois assassinés. sa vengeance etait enfin assouvié, mais elle avait laissé place au gout morbide du sang. une fois qu'on y goute, il est assez ardu de ne plus vouloir y gouter à nouveau. Ravens etait le nom d'un de ses amis tué dans son village, il tenait à le prendre pour lui pour le garder en mémoire, et surtout pour que ses anciens adversaire ne puissnet pas le reconnaitre à son nom.

il entra d'un pas assuré dans l'auberge et ne pris meme pas la peine de lever les pieds pour éviter les obstacles, mais les envoya voler au travers de la piece. il fit d'ailleurs un bruit étonnant pour quelqu'un qui marchait pieds nus, le sol en tremblait et il etait etonnant que les autres ne l'aient pas entendu arriver. il s'adressa directement au spectre en lui demandant si elle avait transmi son message aux autres.

elle répondit que oui de la tete toujours aussi abassourdie qu'elle etait lorsqu'elle entendait durak marcher.

Durak se retourna donc vers les autres et leur fit ses excuses pour son retard ainsi que sa faible présence en leur sein. il y avait fort a parier que les combats qu'il avait mené les mois précédents lui avait fait perdre toute amabilité envers ceux de la race humaine.